Le livre du mois

Ajouter de la vie aux jours par Julliand
L’auteure a perdu ses deux filles, Thaïs et Azylis, d’une maladie orpheline. Quinze ans plus tard, son fils aîné se suicide. Son époux et leur dernier enfant Arthur affrontent un nouveau deuil. Dans ce récit, elle interroge son présent et cherche à comprendre comment sa vie et celle de sa famille peuvent malgré tout continuer.

« J’aurais voulu ne jamais écrire ce livre. » Anne-Dauphine Julliand pose ces mots comme une confession, un aveu douloureux, dans les premières pages de son nouvel ouvrage. En 137 pages, elle nous livre le récit poignant d’une vie marquée par l’indicible : la perte successive de ses trois enfants. Ce texte retrace son combat face au deuil, pour survivre à l’inimaginable, et surtout, pour honorer l’essence même du titre qu’elle a choisi : Ajouter de la vie aux jours.

Un témoignage bouleversant

Après avoir traversé le deuil de ses deux filles, Thaïs et Azylis, emportées par une maladie orpheline, Anne-Dauphine Julliand pensait avoir touché le fond du chagrin. Mais le suicide de son fils aîné, Gaspard, à la veille de ses 20 ans, a plongé sa famille dans une nouvelle nuit. Son mari et leur dernier fils, Arthur, doivent eux aussi affronter ce deuil, cherchant ensemble des réponses, des chemins de survie. Dans ce livre, elle ne cherche pas à comprendre l’inexplicable, mais plutôt à apprendre comment vivre, comment continuer, malgré l’ombre persistante de l’absence.

Ce n’est pas la première fois qu’Anne-Dauphine Julliand prend la plume pour évoquer son histoire, ses deuils, ses blessures. En 2011, elle publiait Deux petits pas sur le sable mouillé aux mêmes éditions, un récit bouleversant où elle racontait la courte vie de sa première fille, Thaïs. Ce témoignage intime a profondément touché le public, avec plus de 260 000 exemplaires vendus, récompensé par le Prix Pèlerin du Témoignage 2011, et traduit dans 20 langues.

Accepter la peine pour vivre la joie

En 2013, avec Une journée particulière, Anne-Dauphine Julliand rend hommage à sa fille en revenant sur le jour où elle aurait eu huit ans, mêlant absence et mémoire. En 2017, elle réalise le documentaire Et les Mistrals gagnants, prolongeant l’émotion de son premier ouvrage en capturant, avec délicatesse, la résilience face à la maladie et la beauté de la vie malgré les épreuves.

« J’ai déjà tout raconté, tout écrit. J’aurais dû m’arrêter là, garder pour moi ce qu’il nous restait à vivre.
Mais Gaspard est mort. La veille de ses vingt ans.

Il n’y a rien à écrire. Et pourtant, j’écris.
Parce que je suis en vie. Pour ceux qui sont en vie.

J’écris, au nom de tous les miens. Ceux Là-Haut et ceux

ici-bas. J’écris le lien. J’écris ce qui nous maintient.

J’écris la vie. »